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Huawei ne semble visiblement pas sorti du collimateur de nombreux pays en ce qui concerne les soupçons d'espionnage. Dernier en date : les Pays-Bas.

Après ses déboires aux États-Unis, Huawei est de nouveau dans l'œil du cyclone, sur le marché européen cette fois. Samedi 17 avril dernier, le journal néerlandais De Volkskrant a publié une enquête accusant clairement le géant chinois d'espionnage.

Une enquête ancienne

On y apprend que la firme aurait eu accès aux données de 6,5 millions de clients de l'opérateur néerlandais KPN, et ce “de manière illimitée, incontrôlée et non autorisée”. Ce dernier exploite en effet l'équipement réseau de Huawei depuis plus de onze ans, tout comme Bouygues Telecom dans l'Hexagone. Parmi les victimes, des personnalités politiques importantes telles que Jan Peter Balkenende, l'ancien premier ministre (de 2002 à 2010), et d'autres membres du gouvernement.

Cette enquête s'appuie sur un rapport de 2010, réalisé par la société française Capgemini. Resté secret depuis sa parution, ce document mentionnait l'existence d'un réel danger à même de "menacer sérieusement"les pouvoirs publics et les entreprises du pays. Il en ressort que Huawei était capable d'écouter et de consulter les données des clients. Six techniciens chinois étaient effectivement en poste et avaient ainsi accès au cœur du réseau. Capgemini n'allait toutefois pas jusqu'à affirmer que les employés chinois avaient espionné des conversations.

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Des révélations qui dérangent

Visiblement alarmé par ces conclusions, KPN avait d'ailleurs décidé de ne pas allouer la maintenance de son réseau mobile au chinois, lui préférant des concurrents occidentaux. Évidemment, l'opérateur n'avait pas communiqué sur ce sujet à sa clientèle. Obligée de réagir face à la publication de l'enquête, l'entreprise a voulu se montrer rassurante.

De son côté, Huawei s'est défendu de toute accusation d'espionnage, précisant que le rapport en question avait été remis aux services de renseignement néerlandais il y a plus de dix ans, sans qu'aucune accusation officielle soit formulée.

Le journal Le Monde souligne néanmoins la situation paradoxale du géant chinois, expliquant que "même évincé du Royaume-Uni ou de la Suède, Huawei entend toujours jouer un rôle crucial dans le développement du nouveau réseau 5G européen." En effet, se passer de l'expertise et de la logistique de ce dernier s'avère plus compliqué qu'il n'y paraît, même si des entreprises comme Ericsson sont déjà préférées par des acteurs majeurs du marché européen. La mise au ban de Huawei pourrait aussi avoir des répercussions commerciales importantes si le gouvernement chinois décidait d'appliquer des mesures restrictives à l'encontre d'autres firmes sur le Vieux Continent.

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