Par Mathieu Chartier (@chartier_mat)Partager :3

Dans quelques années, Oppo prévoit de commercialiser des smartphones qui exploiteront des processeurs développés en interne, à l'instar des mobiles Apple et de certains produits signés Huawei ou Samsung. Un vrai défi technologique.

Apple, Huawei, Samsung, Google… les fabricants de smartphones développant eux-mêmes les puces de leurs téléphones sont de plus en plus nombreux. Il faut dire que la stratégie a de multiples avantages : maîtriser en interne les parties matérielle et logicielle de ses produits pour mieux les optimiser, ne plus dépendre de fournisseurs de semiconducteurs tels que MediaTek ou Qualcomm, se démarquer de la concurrence en différenciant davantage ses téléphones, etc. Alors forcément, elle risque de faire de plus en plus d'adeptes à l'avenir.

Un projet pour 2023 ou 2024

Selon Nikkei Asia, le prochain à succomber à cette tendance pourrait bien être Oppo, la marque du groupe BBK Electronics qui a fusionné avec OnePlus. Oppo, quatrième plus gros vendeur de smartphones au monde entend en effet intégrer ses propres SoC au sein de ses gammes de smartphones en 2023 ou 2024, en fonction du temps que prendra le développement de ces processeurs.

Autre avantage cité par Oppo selon les indiscrétions entendues par le média asiatique : cette prise de contrôle sur la partie matérielle pourrait aider l'entreprise à éviter — ou en tout cas à mieux contourner — les difficultés d'approvisionnement et autres pénuries à l'avenir. La situation actuelle, très compliquée avec des fondeurs de puces aux capacités de production limitées qui se trouvent surchargés, aurait donc clairement encouragé Oppo à prendre cette voie. Encore faudra-t-il parvenir à obtenir des créneaux de production chez TSMC, sachant que Oppo viserait le processus de gravure en 3 nm du fondeur taïwanais, leader mondial de la fabrication de puces informatiques.

Des opportunités, mais aussi des risques

Oppo veut aussi concevoir les SoC de ses smartphones en interne

Ce mouvement n'est pas une totale surprise quand on sait que Oppo publie régulièrement des offres d'emplois pour des ingénieurs et développeurs processeurs. L'entreprise a d'ailleurs pu recruter ces derniers temps des experts en puces informatiques et intelligence artificielle débauchés chez MediaTek, Qualcomm ou encore Huawei. Mais même en confiant ces projets à des ingénieurs talentueux, les fabricants de smartphones souhaitant développer leurs propres puces prennent toujours un risque : celui que leurs SoC ne soient pas aussi performants et stables que les modèles standardisés poussés par des fournisseurs mondiaux tels que Qualcomm. Raison pour laquelle les fabricants sont nombreux à s'en tenir au développement de puces maison plus modestes, telles que les ISP (processeurs dédiés au traitement d'image).

Et puis parvenir à concevoir un SoC maison qui soit suffisamment bon pour tenir tête à la concurrence nécessite des investissements en R&D et ingénierie toujours plus grands, à mesure que les processeurs se complexifient. Raison pour laquelle tout le monde attend impatiemment de voir comment s'en est sorti Google avec son Tensor, premier SoC conçu en interne qui équipe les Pixel 6 et Pixel 6 Pro. Le modèle à suivre restant pour le moment Apple sur le marché de la téléphonie. Modèle que la firme américaine est en train de reproduire avec succès sur ses Mac avec les processeurs M1.

Mathieu Chartier@chartier_mat

Moitié machine à écrire, moitié machine à café, Mathieu a le ctrl soyeux et la maj facile. A peu près sportif, adepte de l'humour approximatif et végétarien par intermittence, il aime (presque) aller au bout des choses

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